Rwanda: vers la production du gaz à partir du méthane du « lac Kivu »
Le Rwanda a annoncé mardi la signature d’un accord de 400 millions de dollars pour produire du gaz en bouteille à partir du méthane récupéré du lac Kivu.
Le lac Kivu est considéré comme l’un des « lacs tueurs » de l’Afrique à cause des quantités importantes de méthane rejetés dans l’atmosphère.
Le projet de Gasmeth Energy, mené par des hommes d’affaires américains, nigérians et Rwandais, vise à aspirer du fond du lac du méthane et stocké dans des bouteilles pour être utilisé comme combustible afin d’aider à prévenir la formation de bulles de gaz toxiques à la surface.
L’accord de sept ans, signé vendredi, a été annoncé mardi.
Le Rwanda compte déjà deux sociétés qui extraient le gaz du lac Kivu pour alimenter des centrales électriques.
Clare Akamanzi, directeur général du Conseil du développement du Rwanda, a fait savoir que le méthane en bouteille aiderait à réduire la dépendance locale à l’égard du bois et du charbon de bois, les combustibles utilisés par la plupart des ménages et des usines dans ce pays de 12 millions d’habitants en Afrique orientale.
« Nous nous attendons à disposer d’un gaz abordable et respectueux de l’environnement. Nous nous attendons à ce que les gens puissent utiliser le gaz au lieu du charbon de bois, de même pour les industries comme les usines de thé au lieu d’utiliser le bois de chauffage. » a renchéri Mme Akalanzi.
Le lac Kivu situé dans une région volcanique à la frontière entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC), émet des nuages de méthane si denses que les scientifiques craignent qu’ils n’entrent en éruption, tuant ceux qui vivent aux alentours.
Les éruptions de lacs beaucoup plus petits émettant du méthane au Cameroun, l’un provoquant un nuage toxique et l’autre une explosion, ont tué au total près de 1 800 personnes. Les rives du lac Kivu sont beaucoup plus densément peuplées.
Gasmeth Energy a déclaré qu’elle financerait, construirait et entretiendrait une usine d’extraction, de traitement et de compression du gaz pour vendre du méthane au pays et à l’étranger.
Le gaz en bouteille devrait être mis en vente d’ici deux ans, a dit M. Akamanzi, ajoutant que les prix n’avaient pas encore été fixés.