Niger : cinq activistes condamnés, Amnesty monte au créneau

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Dans un communiqué lundi, Amnesty international s’est notamment insurgé contre la condamnation à trois mois de prison avec sursis prononcées contre cinq activistes Nigériens.

L’Organisation non gouvernementale estime que ces condamnations doivent être annulées et les activistes libérés. Ils comparaissaient lundi 11 février jour de leur audience en appel à Niamey.

Ali Idrissa Nani, Nouhou Arzika, Moussa Tchangari, Lirwana Abdourahamane et plusieurs autres manifestants avaient été déclarés le 24 juillet dernier, coupables « d’organisation et participation à une manifestation interdite », « incitation à la violence et à l’agression» et «destruction de biens» au terme de leur procès en première instance.

Ils avaient écopé d’une condamnation allant de trois à six mois de prison et avaient interjeté appel. Ils ont
comparu en appel lundi au moment où deux autres activistes, Lirwana Abdourahamane et Sadat Illiya Dan Malam attendent toujours en détention leur procès.

En dénonçant et en se mobilisant contre la loi des finances, ces activistes ont agi pour la défense et le respect des droits économiques et sociaux des populations. De ce fait, ils doivent être protégés, et non arrêtés arbitrairement et poursuivis par les autorités sur la base de fausses charges,» a déclaré Kiné Fatim Diop, chargée de campagne pour l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

« Ils n’auraient jamais dû être arrêtés à plus forte raison condamnés. Leur arrestation était arbitraire et motivée par des considérations politiques », soutien Fatim Diop qui a par ailleurs invité « La Cour d’appel à annuler la condamnation et abandonner toutes les charges qui pèsent contre eux. ».

Le 25 mars dernier, une manifestation publique interdite par les autorités avait été organisée contre une loi de finances votée l’année dernière. Cette loi prévoyant des mesures d’austérité et de nouvelles taxes pour les petits commerçants et les ménages modestes.

Seulement, Ali Idrissa et les autres activistes ont été arrêtés avant la manifestation à leurs bureaux et domiciles d’où la sortie d’Amnesty qui fait savoir qu’après plus de quatre mois de détention préventive, ils ont été jugés et condamnés à trois mois de prison avec sursis, et libérés. Prévu le 10 décembre dernier, leur procès en appel a été reporté à le 11 février.

Autre détention qui préoccupe Amnesty c’est celle de l’avocat et défenseur des droits humains Lirwana Abdourahamane qui fait l’objet de nouvelles poursuites depuis le 12 juillet 2018, à la suite d’une plainte déposée par le juge d’instruction pour « outrage à magistrat ». Le 23 juillet, un tribunal l’a déclaré coupable et condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis. Toujours détenu, il attend le délibéré prévu le 11 mars de son procès en appel.

Sadat Illiya Dan Malam, un autre activiste, attend toujours son procès non encore programmé depuis son arrestation dans la ville de Zinder le 18 avril 2018. Coordonnateur régional du Mouvement patriotique pour une citoyenneté (MPC), il a été inculpé pour «participation à un mouvement insurrectionnel» et «conspiration contre la sécurité de l’État.» et, est détenu arbitrairement depuis note Amnesty international.

Son avocat a introduit trois demandes de liberté provisoire depuis mai 2018, les deux premières ont été rejetées et il est en attente de l’examen de la troisième, conclu l’Ong de défense des droits humains.

Source : Amesty International

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