Le Gabon rachète les 51% des parts de Véolia (SEEG)
Les autorités gabonaises et les responsables du groupe Véolia sont parvenus à un accord transactionnel qui met fin au
litige qui opposait les deux parties concernant le contrat de concession de la société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG).
L’Etat gabonais et Véolia ont signé un accord transactionnel pour le rachat des 51% des actions détenues par la multinationale dans le capital de Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG).
Cet accord signé devant le Centre international de règlement des différents relatifs aux investissements met fin à des mois de lutte juridique entre les deux parties après la résiliation unilatérale en 2018 par le Gabon de l’accord de concession avec le groupe français chargée jadis de la production et de la distribution de l’énergie et de l’eau au Gabon.
En février 2018, les autorités de Libreville avaient accusé leur ancien partenaire de pollution sur son sol.
« Sur la quasi-totalité des sites exploités par la SEEG (Société d’énergie et d’eau du Gabon, filiale de Veolia détenue à 51% par l’entreprise française), il existe d’importants dégâts environnementaux », avait déclaré l’ex ministre de la Communicatioon Alain-Claude Bilie By Nze.
« Les huiles et carburants sont déversés à même le sol, sans protection, sans aucune précaution, en violation flagrante du code de l’environnement », avait indiqué M. Bilie BI Nze soulignant que « des enquêtes seront menées ».
Dans cette bataille, Veolia avait assuré que les règles du contrat initial en termes d’investissements étatiques « n’ont pas été respectées ». Se défendant, le Gabon avait retorqué que près de 1.000 milliards de francs CFA (1,5 milliards d’euros) ont été investis par l’Etat dans la SEEG, selon M. Bilie BI Nze.
La SEEG est souvent critiquée pour les nombreuses coupures de courant et autres pénuries d’eau à Libreville et en provinces. « On ne peut produire d’eau si on n’a pas d’usine… Et cela, c’était du ressort de l’Etat », avait indiqué mi-février Helman le Pas de Sécheval, secrétaire général du Groupe Veolia.
De même, l’Etat conteste « la manière dont les montants (de la dette du Gabon à Veolia concernant les consommations de l’Etat) ont été calculées », selon M. Bilie By Nze, qui indique qu’un audit a été demandé.
Ces dettes sont estimées à 13 milliards de francs CFA, selon le ministre de la Communication. Veolia, de son côté, martèle que le Gabon lui doit, « au titre de ses consommations », 41 milliards de francs CFA.
« L’eau produite et distribuée par la SEEG est toujours potable » et « répond à toutes les exigences sanitaires de l’Organisation Mondiale de la Santé, supérieures aux réglementations gabonaises », a toujours affirmé Véolia, après que le ministre de la Communication se soit inquiété en conférence de presse de la qualité de l’eau au Gabon suite aux accusations de pollution.