Brésil: examen du pourvoi de Lula da Silva
C’est devant le Tribunal supérieur de justice du Brésil (STJ) que l’ex président brésilien, Luiz Inàcio Lula da Silva va tenter d’obtenir une réduction de peine après sa condamnation à plus de 12 ans de prison pour corruption.
En prison depuis un an qui ne l’a pas permis de se présenter à la présidentielle de janvier dernier malgré la pression de ses partisans, Lula da Silva s’en remet au Tribunal supérieur de justice du Brésil (STJ) pour obtenir une réduction de peine.
L’institution a débuté mardi l’examen du recours interjeté par l’ex-président contre sa condamnation à plus de 12 ans de prison.
Aux affaires entre 2003 et 2010, Lula est notamment éclaboussé dans le cadre du gigantesque scandale de corruption autour de l’entreprise pétrolière étatique Petrobras.
Il estime avoir été condamné sans preuve et dénonce une persécution politique pour empêcher son Parti des Travailleurs (PT) de revenir au pouvoir. «On n’a jamais présenté de preuve contre moi. Je suis un prisonnier politique, exilé dans mon propre pays», a récemment écrit l’ex-président.
Mais l’optimisme de l’ancien numéro un brésilien pourrait être douché par des scénarii très divergents pouvant emmener le STJ à confirmer la condamnation à 12 ans et un mois de prison de Lula pour corruption et blanchiment d’argent, la réduire avec une possibilité de résidence surveillée, ou le libérer.
Pour cet exercice, les quatre magistrats de cette cour de troisième instance ont commencé en début d’après-midi à étudier une proposition de réduction de la peine de Lula à 8 ans et 10 mois.
D’après des sites spécialisés, le STJ a le plus souvent maintenu jusqu’à présent les décisions prises en seconde instance dans les affaires liées à l’opération «Lava Jato» (lavage express), le nom de la gigantesque enquête sur le scandale de corruption autour de Petrobras.
Lula, incarcéré depuis avril 2018 à Curitiba (sud), a été condamné en deuxième instance pour avoir bénéficié d’un triplex à Guaruja (littoral de l’Etat de Sao Paulo, sud-est) de la part d’un groupe du BTP en échange de contrats avec Petrobras. Dans le cas où aucune majorité ne se dégagerait, un de leurs collègues d’une autre cour du STJ serait appelé.
En novembre, le juge Felix Fischer, du STJ, avait rejeté un «recours spécial» de Lula, sa défense avait demandé qu’un collège de magistrats examine ce pourvoi.
Ses avocats qui demandent son acquittement ont dernièrement proposé que les accusations de blanchiment d’argent soient requalifiés en crime électoral, ce qui pourrait réduire la peine afférente.
Lula a par ailleurs été condamné en février à une autre peine de prison, de 12 ans et 11 mois, par un tribunal de première instance pour avoir fait financer des travaux dans une autre propriété, également en échange de contrats. Il est au total mis en cause dans une demi-douzaine d’affaires.
Avec AFP