Maroc : création d’une Commission de lutte contre la traite des êtres d’humains
Trois ans après l’adoption d’une loi réprimant la traite des êtres humains, le Maroc se dote cette fois d’une « Commission nationale » de lutte contre ce phénomène.
Au Maroc, la traite des êtres humains est un phénomène qui touche des milliers de domestiques mineurs, des enfants soumis à la mendicité et les migrants.
Pour tenter de museler ceux qui se livrent à cette pratique, le royaume vient de se doter d’une commission nationale dont les activités ont été lancées officiellement vendredi par le premier ministre Saad-Eddine El Othmani.
Elle regroupe des représentants de plusieurs départements ministériels avec pour mission de faire des propositions au gouvernement pour lutter contre la traite des personnes.
Au Maroc, la traite des êtres humains est un crime et leurs auteurs en cours des peines allant jusqu’à 30 ans de prison conformément à une loi adoptée en 2016.
Malgré le démantèlement de « réseaux de trafic de migrants », une quarantaine entre janvier et mars 2019, aux dires du directeur de l’immigration au ministère de l’Intérieur Khalid Zerouali, la traite des personnes persiste au Maroc.
Pour le premier ministre marocain, M. El Othmani » la traite des êtres humains, est une forme moderne d’esclavage qui ne peut être tolérée ».
D’après des associations marocaines, des milliers de domestiques mineures sont exploitées et maltraitées par leurs employeurs dans le pays. Des enfants sont également réduits à la mendicité un phénomène très répandu dans grandes villes du royaume chérifien mais pourtant pratiqué par ces enfants parfois « loués » par leur famille à des « réseaux organisés ».
Un rapport du département d’Etat américain a conclu en 2017, que les migrants clandestins restent eux-aussi « très vulnérables à la traite au Maroc » du fait des « efforts limités » du gouvernement marocain à « poursuivre les trafics criminels ».
Avec AFP