Soudan : des leaders d’opposition arrêtés

Ismail Jallab, secrétaire général du Mouvement de libération du peuple soudanais (MPLS-N), et le porte-parole du groupe armé Mubarak Ardol ont été arrêtés samedi matin indiquent plusieurs sources proches de l’opposition après leur rencontre vendredi avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, arrivé de Khartoum vendredi pour tenter une médiation.

Vendredi le premier ministre éthiopien a exhorté les dirigeants militaires et l’opposition à faire preuve de « courage » en essayant de parvenir à un accord après la répression sanglante de lundi qui s’est soldée par la mort d’au moins 100 personnes, l’une des pires depuis la destitution en avril par l’armée du président Omar al-Bashir.

Une source proche du Premier ministre éthiopien a déclaré que les discussions s’étaient bien déroulées et qu’Abyy Ahmed pourrait rentrer au Soudan sous peu.

Le Conseil militaire de transition au pouvoir a remercié samedi l’Éthiopie pour ses efforts de médiation, a déclaré l’agence de presse officielle SUNA.

Le Conseil militaire de transition a exprimé « son ouverture et son désir de négocier pour parvenir à des accords satisfaisants qui conduiront à un consensus national (…), menant à l’établissement d’une transition démocratique », a déclaré SUNA.

Cependant, deux personnalités de l’opposition présentes à la réunion de vendredi avec Abiy, ont déclaré Ismail Jallab, secrétaire général du Mouvement de libération du peuple soudanais (MPLS-N), et le porte-parole du groupe armé Mubarak Ardol ont été arrêtés quelques heures plus tard.

Selon l’association des médecins soudanais proche de l’opposition, 113 personnes ont été tuées lors de la répression lundi du manifestation pacifique devant le Quartier général de l’armée à Khartoum et des barricades posées par les manifestants dans les autres villes du pays. Le gouvernement a estimé à 61 le nombre de morts, dont trois membres des services de sécurité.

Mercredi, le chef adjoint du SPLM-N, Yasir Arman, a été arrêté par les services de sécurité à son domicile à Khartoum, a annoncé l’organisation. Il était rentré d’exil après la déstitution du président Bashir par l’armée, après 30 ans de pouvoir.

Yasir Arman avait été condamné à mort par contumace pour son rôle présumé dans une rébellion contre le gouvernement de Bashir qui avait débuté dans l’État soudanais de Blue Nile en 2011.

L’arrestation de Jallab et d’Ardol intervient quelques heures après que Mohammad Esmat, un autre membre de la DFCF, a été arrêté après avoir rencontré Abiy.

Le Conseil militaire n’a pas immédiatement confirmé ou infirmé lesdites arrestations.

Pour Khalid Omar Yousef, dirigeant du DFCF « Ces arrestations prouvent que le conseil militaire rejette l’effort de médiation du Premier ministre éthiopien ».

Yousef a déclaré qu’Abiy avait proposé de mettre en place un conseil de transition composé de huit civils et de sept officiers de l’armée exerçant une présidence tournante.

L’opposition a demandé aux dirigeants militaires d’assumer la responsabilité de l’effusion de sang, de permettre une enquête internationale sur les violences et de libérer les prisonniers politiques, a ajouté Yousef. L’opposition soudanaise n’accepterait aucun accord avant que toutes ses conditions soient remplies, a-t-il déclaré.

Avec Reuters

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