Burkina : la Province de la Sissili certifiée fin de la défécation à l’air libre

© Photo d’illustration/ Le ministre de l'eau et de l'assainissement accompagné du gouverneur pour une visite de la foire

Le Ministre de l’Eau et de l’Assainissement, et la Représentante de l’UNICEF au Burkina Faso étaient aux côtés des autorités décentralisées et des communautés pour célébrer la certification « Fin de défécation à l’air libre » (FDAL) dans la Province de la Sissili située dans la région du Centre-Ouest du pays. 

« Célébrer 156 villages, qui ont mis fin à la défécation à l’air libre aujourd’hui est à la fois un honneur et un défi. L’honneur de voir des résultats positifs d’un travail mené pendant cinq ans et l’honneur pour le fils de la région que je suis de présider à cette première du genre au Burkina. Mais le défi reste aussi pour nous et les communautés qu’on célèbre aujourd’hui de maintenir ce statut et d’inspirer les autres régions du Burkina », a dit le Ministre de l’Eau et l’assainissement, Ousmane Nacro à l’occasion de la cérémonie officielle de certification FDAL de la Province de Sissili à Léo. 

La défécation à l’air libre, également nommée défécation en plein air, est l’action de déféquer à l’extérieur des habitations, hors de toilettes publiques. Au Burkina Faso, la moitié de la population nationale (55 pour cent) pratique la défécation à l’air libre (9 pour cent en milieu urbain contre 75 pour cent en milieu rural) entrainant la circulation accrue de maladies hydriques qui provoquent des maladies graves pour les enfants telles que la diarrhée ou le choléra.  

On estime que 13 enfants de moins de cinq ans meurent chaque jour de maladies diarrhéiques au Burkina Faso. Pour remédier à ce problème, les autorités nationales et décentralisées soutenues par l’UNICEF et les organisations locales ont travaillé avec les communautés pour améliorer l’accès à des latrines par la mise en œuvre de l’Assainissement total piloté par les communautés (ATPC).

Cette approche consiste à encourager les communautés à analyser leur propre situation en matière d’hygiène et d’assainissement, leurs pratiques en matière de défécation et leurs conséquences. Cette introspection suscite ainsi une action collective visant à atteindre et maintenir un état de Fin de la Défécation à l’Air Libre (FDAL), par la construction de leurs propres latrines avec les matériaux locaux disponibles.

« La banque mondiale a estimé à 86 milliards de Francs CFA les coûts des soins des maladies liées au manque d’hygiène. Cela signifie qu’en ayant un meilleur assainissement, nous évitons à la fois des maladies et économisons beaucoup de l’argent, qui peut servir à d’autres dépenses », a expliqué le Ministre de l’Eau et l’assainissement, Ousmane Nacro.

De plus, le fait de déféquer à l’air libre loin des habitations est une source d’insécurité pour les femmes et les filles plus à risque d’être victimes d’agressions et violences sexuelles. Les familles sont également contraintes de payer des frais médicaux à cause des maladies contractées dues au manque d’hygiène dans leur environnement.

« L’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement est essentiel pour la santé et la dignité des populations, particulièrement pour les enfants. L’ATPC contribue à réduire les inégalités de genre, à nourrir un sentiment de dignité et à renforcer la cohésion sociale », a pour sa part déclaré Sandra Lattouf, Représentante de l’UNICEF au Burkina Faso.   

« La fin de la défécation à l’air libre dans la Province de la Sissili est un grand succès qui a été possible avec le soutien du Comité National de l’UNICEF Espagne et l’ONG We Are Water. C’est un acquis à conserver et à reproduire pour un Burkina Faso certifié ‘Fin de la défécation à l’air libre’ »,   

L’UNICEF est engagé avec ses partenaires aux côtés du Gouvernement pour améliorer l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement en renforçant les capacités des communautés notamment les jeunes à s’engager pour améliorer leur environnement. L’objectif est de réduire la proportion de la population du Burkina Faso qui pratique la défécation à l’air libre de 55% en 2020 à 45% en 2022.

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